c1 Travailutopie

144 pages, 12€

ISBN 979-10-94346-15-0

 

Essai, 1ère édition, 24 novembre 2017. Postface par Pascale Molinier

> Résumé

Anne Flottes examine la centralité politique du travail à partir « d’exemples concrets de résurgences contemporaines » des utopies de 1848 : de l’histoire occultée des expériences associationnistes de Pauline Roland ou Jeanne Deroin, elle nous amène aux milliers de coopératives, aux dizaines de "zones à défendre" qui nous entourent ou encore aux espoirs de la Commune de Rojava. Ces « tentatives » de subversion veulent « faire vivre des modalités de travail et de citoyenneté égalitaires, solidaires et respectueuses de l’altérité ».

Ce « réel de l’utopie », selon la belle expression de Michèle Riot Sarcey, n’est pas issu d’une construction morale  surplombante, mais de  transformations ponctuelles mais réelles, des rapports de production des services ou des biens. Marx affirmait que « comme le travail esclave, comme le travail serf, le travail salarié n’était qu’une forme transitoire et inférieure, destinée à disparaitre devant le travail associé exécuté avec entrain, dans la joie et le bon vouloir ».  Le combat auquel ce livre nous engage serait de « sortir du silence (…)  concernant l’expropriation (publique ou privée, peu importe) des travailleurs de leurs moyens de production, leur exclusion de la décision sur la répartition de l’activité et des bénéfices, les modalités possibles de débats citoyens (…) bref (de sortir) du silence sur les dimensions politiques du travail ».  

Ce livre nous emmène donc visiter « des expériences locales et discrètes… des bricolages ancrés dans des activités de production et de vie quotidienne partagées (…) recherchant des compromis soutenables pour tous et dans le temps, mais tolérants au cafouillage, à la perte de temps, aux conflits, à la frugalité et à la fragilité ». Laisser les aspirants milliardaires hégémoniques à leur malheur et décider de vivre autrement, tout de suite : « Pour lancer et faire vivre des tentatives de société plus respectueuses des humains et du monde, c’est, aujourd’hui comme en 1848, sur les oubliés, les vulnérables, les méprisés qu’il faut compter, non pas (…) par idéologie, charité voire culpabilité, ou parce qu’ils seraient meilleurs que les autres, mais parce que plus que d’autres, ils connaissent la violence du pouvoir et de la concurrence, et le besoin de solidarité ».

> Quatrième de couverture :

"Les ergonomes parlent d’« activité de travail » pour signifier que les travailleurs n’exécutent pas les prescriptions, mais inventent des pratiques permettant d’approcher au mieux les résultats attendus, en tenant compte de la complexité et de la variabilité du contexte.
C’est justement à cause de cette exigence d’engagement créatif, individuel et collectif dans un objectif partagé que le travail produit non seulement des choses, mais des hommes et des sociétés.
Le réel de l’utopie renvoie à la même expérience d’ingéniosité transformatrice, mais explicitement élargie à l’ensemble des champs sociaux, au-delà de la production de biens et de services étiquetés comme tels."

Anne Flottes